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10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 14:56

Passer d'un livre à l'autre et basculer dans un nouvel univers. Avoir le sentiment que tout rétrécit, et y trouver quand même du plaisir. 

Sitôt refermé le nouveau récit de Jean Hatzfeld que j'évoquais l'autre jour, j'ai plongé dans le récent livre de David Foenkinos, justement intitulé Qui se souvient de David Foenkinos

Tout oppose les deux ouvrages. Le premier nous raconte un pan du monde, accroché à un événement dévastateur, le génocide rwandais. Au gré d'une langue magnifique, il nous entraîne dans les abîmes sans fond de l'histoire humaine. Un grand livre, sans aucun doute. Le second est un petit roman français, narcissique, caricatural dans sa trame : le récit d'une dépression, l'histoire d'un écrivain quadragénaire, jadis auteur à succès, aujourd'hui en panne d'inspiration, et confronté à l'échec de sa vie amoureuse. 

Pourtant, de cette matière ingrate, David Foenkinos a su tirer un livre drôle et sensible. Son ironie fait mouche : il faut voir l'auteur-narrateur traîner dans son appartement, délaissé par sa femme et sa fille ; s'égarer à la FNAC dans un débat autour de son oeuvre auquel n'assiste qu'une spectatrice - elle deviendra sa maîtresse ; donner des cours de guitare à un adolescent boutonneux qui connait une gloire aussi subite qu'imprévisible. Foenkinos est à peu près délivré de ce qui rendait ses romans si énervants il y a quelques années : le brio et la drôlerie mécanique qui ont fait, par exemple, le succès du Potentiel érotique de ma femme. Il a appris à frapper plus directement. Il devient romancier. 

Bien sûr, l'extravagance est toujours sa marque de fabrique. Mais l'émotion jaillit plus simplement qu'avant. Il y a, dans le nouveau roman de David Foenkinos, de très beaux passages sur les femmes, sur le couple, sur la naissance de l'amour et sur sa disparition, sur sa renaissance, sur les "intermittences du coeur", pour reprendre la formule de Proust.
 

David Foenkinos, Qui se souvient de David Foenkinos ?, NRF, Gallimard

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