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17 février 2008 7 17 /02 /février /2008 07:32
"La France n'a pas élu un Président, mais un sujet de conversation". Dans Le Monde, une analyse vraiment originale pour comprendre ce qui se joue autour de Nicolas Sarkozy, "homme miroir", qui "génère des reflets, à son insu, de son plein gré, et parfois même, croit-on deviner, à son corps défendant". Un "phénomène étrange de distorsion de la notoriété". 

L'auteur de cet article est Christian Salmon qui a publié l'excellent Storytelling (La Découverte). Ce chercheur spécialiste du langage travaille sur toutes les dimensions du récit. En l'espèce, le Président de la République lui rappelle un personnage de théâtre, le revizor de Gogol. 

Salmon cite l'écrivain russe : "Autour du Revizor tournent les peurs et les espoirs de tous les personnages de la pièce". Manière pour le chercheur d'analyser ce qu'il appelle la "scène sarkozyste", "non pas les tours et détours d'un Machiavel médiologue, mais un dispositif de pouvoir, un champ de forces et d'attentions dont le Revizor n'est que le point d'application".
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commentaires

S
Même si je trouve l’article de Salmon intéressant, quelques éléments me gênent. Le premier d’entre eux est cette insistance avec laquelle il parle du dépérissement du politique, de cet espace évidé et rétréci dans lequel on se concentre davantage sur la vie privée ou sur le personnage de Sarkozy et beaucoup moins sur le pouvoir et son exercice ("C'est un phénomène étrange de distorsion de la notoriété, qui affecte non seulement le président mais toute la média-sphère, une distorsion presque douloureuse liée au dépérissement du politique et à l'inflation de la vie privée.") Je ne suis absolument pas d’accord avec ça. Je crois tout d’abord qu’il surestime ce phénomène. Ensuite, je crois que les conversations, les commentaires faits par les "spécialistes" ou les "simples" citoyens ces derniers mois ont été très souvent politiques. Par exemple, je trouve que la lecture de la presse en ce moment est vraiment passionnante parce que chacun (de manière plus ou moins pertinente) s’interroge sur l’exhibitionniste de l’Elysée (je vous conseille l’excellente chronique de D. Schneidermann, Paradoxes de la dégringolade, Libération du 8 février 2008). Et on s’interroge aussi sur le rôle de la presse, sur ses relations avec le pouvoir, elle est tantôt décriée comme complice de l’exhibitionniste, tantôt obscène (collaborationniste selon les termes eux-mêmes obscènes de C. Bruni). N’y a –t-il rien de politique dans tout cela ? Je crois au contraire que ce débat est profondément politique. Et la presse étrangère n’est pas en reste, elle publie également de bonnes analyses (voir « Sarkozy the problem with the president », The Independent, 12 février 2008). Enfin, selon moi, Christian Salmon a aussi cet autre défaut d’accorder beaucoup (trop ?) de pouvoir aux émotions suscitées par cette instrumentalisation du récit (ce fameux storytelling), comme si les spectateurs de ces récits n’étaient plus intéressés que par les seules histoires et qu’ils abandonnaient alors toute idée de se faire une opinion sur le récit. On est plusieurs à s'interroger et la dégringolade le prouve...
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