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16 janvier 2007 2 16 /01 /janvier /2007 10:29

Je termine l'autobiographie parisienne d'Henri Calet, Le tout sur le tout. De Calet, je ne connaissais à peu près que cette phrase : "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes". Je referme ce récit, cet essai sur soi-même et sur Paris, et j'éprouve la jubilation de la découverte. Le tout sur le tout est un livre magnifique.

De quoi s'agit-il ? A la Libération, Calet a une quarantaine d'années. Paris sort de la guerre. L'écrivain se sent vieillir. Il rassemble des souvenirs et des reflexions sur sa ville, en particulier son cher  XIVème arrondissement. Ce sont des notes sur le vif, des croquis. Paris vit et revit en quelques phrases d'une écriture à la fois sèche et nourrie : les rues, les maisons, les commerces, les lignes d'autobus et surtout les Parisiens. Des portraits vites dessinés, en deux ou trois lignes, des phrases courtes. Des "types" qui s'incarnent le temps d'un paragraphe (marchande de fleurs, poinçonneuse du métro, camelot, boulanger) et qui pourtant ne sont jamais des caricatures : Henri Calet n'est pas Celine. Il n'en a pas la hargne mauvaise, ni la complaisance folklorique.

La force de ce récit, c'est de mêler la description de la ville (Calet est un homme du dehors) et la balade intime. Marcher, c'est avancer en soi :

"Paris à la marche, Paris par les pieds, Paris sous les semelles. A chaque foulée, où que l'on aille, on fait lever une poussière de souvenirs sur ces trottoirs que l'on a usés.

Je ne puis faire deux pas sans me rencontrer, je retrouve mon image dans ces murs témoins qui sont comme des glaces déformantes où je me vois petit, grand, mince, pâle, drôlement attifé, sans jamais rire, avec des mines de fuyard.

Et je me prends en filature à travers les ans et les rues.

Je vadrouille autour de mon passé, j'en ramasse, ici et là, de menus morceaux, il en traîne un peu partout, je tâche à le reconstituer, comme si on pouvait exister une fois de plus..."

Le tout sur le tout est publié chez Gallimard, dans la collection L'Imaginaire.

 

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commentaires

L
Purée... Et moi qui croyais que cette magnifique phrase (la première que tu cites) était de Miossec !? (cf. La facture d'électricité sur l'Etreinte) J'en suis un peu déçue pour mon chanteur-pochtron-breton préféré (bien que cela prouve qu'il a de bonnes lectures quand même...)<br /> Je me retouve bien dans le dernier paragraphe cité aussi.
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C
Chouette, une idée lecture en ce mercredi matin au ciel bas !<br /> Merci m'sieur !<br /> Bises rousses
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