Martin Page a déjà publié plusieurs romans, mais je ne le découvre qu'aujourd'hui, avec ce récit mélancolico-surréaliste qui me plaît beaucoup.
Mathias, le narrateur de La disparition de Paris travaille à l'Hotel de ville. Il prépare les discours du maire. Doux, terne, son quotidien est soudain bouleversé par un fait divers : à Barbès, un policier blesse grièvement et gratuitement une femme africaine. A la demande du maire, Mathias rencontre la victime, Fata Okoumi. Sa vie en est transformée. La ville aussi.
Réaliste au départ, le roman de Martin Page glisse insensiblement vers d'autres horizons où la fantaisie, l'inimaginable, deviennent évidents. En cela, son récit me rappelle parfois les romans de David Foenkinos. Mais Martin Page s'en distingue par une douceur et une rêverie qui lui appartiennent. Sa description, par touches, de la capitale arpentée, est formidable. La disparition symbolique de Paris provoque une renaissance. Du narrateur et de la ville.
Martin Page, La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique, Editions de l'Olivier