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  • : Mes engouements
  • : Je vous salue ! Ici, vous trouverez mes engouements, grands ou petits, éphémères ou durables. A vous de jouer, en laissant votre commentaire ou en m'écrivant directement (à l'adresse : engouements(arobase)yahoo.fr) A bientôt...
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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 12:28
Du psychanalyste Christophe Dejours, j'avais aimé Souffrance en France. Son nouveau livre, Travail vivant, est dense, parfois compliqué pour ceux qui, comme moi, maîtrisent peu ou mal les notions de psychanalyse. Cela ne doit pas vous arrêter, car cet ouvrage propose, comme les précédents, quelques analyses lumineuses pour saisir l'époque. En guise d'apéritif, les premières lignes du livre :

"Le cynisme est devenu un signe de ralliement de l'intelligentsia. C'est dans le registre intellectuel l'expression de la crise politique de notre temps. Dans l'ombre d'une richesse et d'une prospérité sans précédent, se forment une nouvelle pauvreté matérielle, une misère morale et un désespoir politique qui génèrent le ressentiment et la violence. Aussi bruyantes et rutilantes qu'elles soient les manifestations festives organisées par nos princes sont vides et désespérantes. Il leur manque la dimension indispensable à la réjouissance des peuples : l'enthousiasme. Au lieu d'engendrer l'optimisme et la joie, le capitalisme d'aujourd'hui fait sourdre la peur. Mauvaise conscience et méfiance du côté des nantis, vociférations sécuritaires et racistes chez ceux qui vivent dans le voisinage de la violence sont les réactions les plus fréquentes de la peur.

La civilité qui se décompose signe la décadence de notre culture
".

N'ayez pas... peur, justement, en lisant ces lignes. Le nouvel essai de Christophe Dejours n'est pas un catalogue de vitupérations contre notre époque. Il montre la douleur mais aussi la richesse contenues dans notre lien au travail, transormation de soi. Ce livre est intelligent.

Christophe Dejours, Travail vivant, sexualité et travail, Payot.
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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 12:07
Un souffle nouveau, dans le dernier film de Xavier GiannolIi. A quoi est-ce dû ? A l'intensité de ses acteurs bien sûr, de François Cluzet, de Vincent Rottiers, de Stephanie Sokolinski. Mais pas uniquement : Laura Smet, dans Les corps impatients et Cécile de France, dans Quand j'étais chanteur, manifestaient déjà une intensité mémorable. Ici, il y a plus.



Pour la première fois, Giannoli élargit le cercle. L'histoire incroyable de cet escroc qui relance un chantier d'autoroute permet au réalisateur de dévoiler de nouveaux lieux, de nouveaux visages, d'autres détresses et d'autres tempéraments. Il lie, enfin, des destins personnels et un pan de société. Il dit, enfin, un bout de France, l'âpreté de la vie, à travers quelques pans d'humanité.

Le film a des défauts : très prometteur dans sa première partie, il déçoit dans la deuxième. Giannoli ne parvient pas à conserver jusqu'au bout sa vibration initiale. Mais au bout du compte, les images restent. Elles s'impriment, comme se sont imprimées, dans un tout autre genre, celles du Ruban blanc, vu il y a six mois.


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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 18:06
Frappé, au hasard de la radio, par cette chanson originale.
Le ton et le sens. Une chanson dure, en fait. Non ?





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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 10:27
Les mots de Jean Genet, la musique et la voix d'Hélène Martin. Cet extrait du Condamné à mort, souvent rebaptisé Sur mon cou, je l'aime depuis longtemps. L'interprétation d'Hélène Martin est aérienne, à la fois chaude et froide. Celle de Daho, et même celle de Raphaël, ne sont pas si mal.






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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 17:15
Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin, est passionnant, édifiant.

La réalisatrice du Monde selon Monsanto a enquêté cette fois sur la torture infligée, au nom de la guerre contre le terrorisme, à ceux que la Maison Blanche a appelés, après le 11 septembre, les ennemis combattants. Cette nuance sémantique n'en était pas une. Elle a permis à des élus, à des militaires, de s'affranchir des conventions de Genève et d'encadrer, de cautionner, ce qui apparaît évidemment comme de la torture.

Marie-Monique Robin revient sur les faits. Elle recueille des témoignages exceptionnels, presque des confessions : le général Sanchez, qui a commandé les forces américaines en Irak, se livre ainsi pour la première fois face à une caméra.

Je suis surpris que le film ne suscite pas plus d'échos. Jusqu'au 19 décembre, vous pouvez le découvrir gratuitement sur internet, sur mediapart.fr.


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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 18:59
Au fond de votre lit, ouvrez la merveilleuse Histoire de chambres que Michelle Perrot a publiée à la rentrée. L'historienne nous entraîne dans des dizaines de chambres, réelles ou romanesques. Chambre du roi, du malade, de l'enfant puni, cellule du condamné. Chambre de l'ermite en prière, de l'écrivain reclus, chambre de Gervaise ou de Proust. Suite de palace, gourbi sans lumière, alcôve des amoureux. Au fond de chaque chambre racontée, visitée ou revisitée, une porte ouvre sur une autre chambre. L'exploration est historique autant que littéraire. C'est passionnant. Retenons, par exemple, la chambre de jeune fille, tendance XIXème siècle, intérieur bourgeois :

"A mi-chemin entre la cellule et le boudoir, la chambre de la jeune fille prend modèle sur celle de la Vierge, telle que la représentent les peintres de l'Annonciation, avec son lit étroit, auprès duquel elle se tient, lisant ou filant, tandis que l'ange la visite. La jeune fille s'y initie à l'ordre domestique. Dans cet espace de retrait, elle coud, lit, écrit : une correspondance familière, son journal intime que les éducateurs catholiques lui recommandent comme examen de conscience et les protestants comme moyen de contrôle de soi. Ce lieu, imprégné de morale, voire de religiosité, a la clôture d'un tabernacle. Il lui devient consubstantiel. La jeune fille désire ainsi avoir sa chambre, la meubler, l'orner, la fleurir, y resserrer ses bibelots ; au pensionnat, elle y songe. On juge une jeune fille à l'état de sa chambre. Les manuels de savoir-vivre, en attendant les magazines, lui recommandent de prendre soin de ce laboratoire qui préfigure son intérieur. Elle choisira, elle aussi, des papiers à fleurs, des rideaux, stricts ou vaporeux, mais opaques ; elle multipliera les bouquets, de préférence de fleurs des champs saines et discrètement odorantes. Elle fuira le criard, le luxe dispendieux, les parfums entêtants. Pieuse, elle y placera des objets de piété. Musicienne, elle pourra y avoir un piano. Lectrice, une bibliothèque 'dignement choisie'. Des photos lui rappelleront les siens, et surtout ses aïeules modèles. De son miroir elle usera avec discrétion. Elle y recevra ses amies, mais jamais un homme. La porte doit rester fermée, comme son sexe virginal. Les conseils de prudence ont nécessairement un côté érotique".

Michelle Perrot, Histoire de chambres, Seuil.
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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 21:34


Il parait que c'est l'automne, que le froid et la pluie reviennent. Il paraît.
Et si nous écoutions plutôt les Tribalistas ?
Marisa Monte, Arnaldo Antunes et Carlinhos Brown ont raison.







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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 21:38
Plus absent que présent, ici, depuis quelques semaines. Juste le temps de jeter ces quelques mots : allez voir Fish Tank, le nouveau film d'Andrea Arnold.
Inscrivez vos pas dans ceux de Mia, 15 ans. Une banlieue de Londres, de nos jours.
Une adolescence négligée. Une rage, et la danse pour tout dire.
Katie Jarvis
est fabuleuse, soeur de Rosetta et de Lorna. Comme elles, tendue au point de rompre.







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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 13:35

Willy Ronis est mort. J'aimais ses photos.




Le grand public - je m'y inclus - avait découvert tardivement ce photographe souvent qualifié d'humaniste. Une certaine discretion, jusqu'à la mort de Doisneau, puis la vraie célébrité, seulement à la fin de sa vie. Willy Ronis, toujours élégant, semblait n'en tirer aucune amertume. Il avait vécu, aimé, photographié. Notre brève rencontre, il y a trois ou quatre ans, m'a laissé un souvenir chaleureux. Ses photos, si bien exposées en 2005 à la mairie de Paris, étaient infiniment variées : quelque parenté avec Doisneau, bien sûr, mais une conscience sociale certainement plus aigue et un art du nu - un art érotique - qui m'avait impressionné.

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 08:27
A tous ceux qui aiment Nougaro comme je l'aime : sur le site de France Inter, vous pouvez écouter ou réécouter l'excellente série que Didier Varrod a consacrée cet été au chanteur toulousain universel. Les angles d'approche sont intelligents, les témoignages éclairants. Quant aux chansons et aux archives, la sélection est intéressante, car elle mêle le très connu et le très rare. Profitez en...
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