il nous faut arriver à être joyeux pour lui résister »
Gilles Deleuze
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Mes engouements
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Je vous salue ! Ici, vous trouverez mes engouements, grands ou petits, éphémères ou durables. A vous de jouer, en laissant votre commentaire ou en m'écrivant directement (à l'adresse : engouements(arobase)yahoo.fr)
A bientôt...
Ca fait longtemps qu'un chanteur ne m'avait pas fait autant sourire... Thibaud Defever est Presque Oui. Avant, ils étaient deux. Mais Marie-Helene Picard, avec qui il avait créé un duo, est morte il y a plus d'un an. Reste donc Thibaud Defever, seul en scène avec sa guitare, sa voix douce et sa drôlerie.
Les chansons racontent un quotidien insolite, des situations a priori banales et qui prennent soudain d'énormes proportions : la préparation d'un repas en tête-à-tête (Les Perroquets du Perigord), un Degat des eaux. L'écriture est fine, inventive, rythmée. Thibaud Defever est un frère de Boby Lapointe, sans les jeux de mots, mais avec le même sens de la poésie : la plus haute fantaisie fondée sur... presque rien.
Sur son myspace, vous entendrez deux chansons, et deux facettes de Presque Oui Danser qui est très drôle et Le Revenant qui m'a touché dès la première écoute. Et vous ?
La radio, la nuit. Chaque dimanche, entre 4 et 5, Sophie Loubière se gare sur France Inter, sur son Parking de nuit. De sa belle voix grave, elle lit des extraits de romans contemporains, raconte quelques bêtises, propose une recette de cuisine, diffuse des chansons, anciennes ou récentes, françaises et étrangères. Elle lit aussi les lettres que des auditeurs noctambules lui ont adressées et prodigue quelques conseils pour rendre la vie plus légère.
Vous n'êtes pas forcément réveillés à cette heure plus que matinale. Vous avez sûrement raté l'émission de ce week-end. Heureusement, le site internet du Parking de nuit est là.
"La France n'a pas élu un Président, mais un sujet de conversation". Dans Le Monde, une analyse vraiment originale pour comprendre ce qui se joue autour de Nicolas Sarkozy, "homme miroir", qui"génère des reflets, à son insu, de son plein gré, et parfois même, croit-on deviner, à son corps défendant". Un "phénomène étrange de distorsion de la notoriété".
L'auteur de cet article est Christian Salmon qui a publié l'excellent Storytelling (La Découverte). Ce chercheur spécialiste du langage travaille sur toutes les dimensions du récit. En l'espèce, le Président de la République lui rappelle un personnage de théâtre, le revizor de Gogol.
Salmon cite l'écrivain russe : "Autour du Revizor tournent les peurs et les espoirs de tous les personnages de la pièce". Manière pour le chercheur d'analyser ce qu'il appelle la "scène sarkozyste", "non pas les tours et détours d'un Machiavel médiologue, mais un dispositif de pouvoir, un champ de forces et d'attentions dont le Revizor n'est que le point d'application".
"Messieurs, Vous apprendrez qu'un reporter ne connaît qu'une ligne, celle du chemin de fer".
Ainsi parla Albert Londres en claquant la porte de son journal, Le Quotidien, dont les dirigeants lui reprochaient de ne pas être "dans la ligne". Propos légendaires (authentiques ?) du journalisme, choisis par l'équipe de la revue XXI pour ouvrir son tout premier numéro.
Tout est grand format, dans XXI. Le support lui-même - un assez grand livre au papier épais - et le contenu surtout : de longs reportages variés. Pour le premier numéro, un beau dossier sur la Russie ("Le dollar et le marteau") où l'on trouve notamment des inédits de l'admirable journaliste Anna Politkosvskaïa, assassinée en 2006. Egalement dans ce volume, un portrait du philosophe Michel Onfray, une plongée dans la "France de la désobéisance", un reportage en bande dessinée sur ces migrants qui atteignent l'Europe à Gibraltar. A chaque fois, des pages et des pages pour découvrir vraiment de quoi il retourne. L'anti-zapping.
Les auteurs sont tantôt des journalistes, comme Patrick de Saint-Exupery, grand reporter, fondateur de XXI, tantôt des écrivains, comme Emmanuel Carrère. XXI est ambitieux. Son premier numéro est très réussi. Longue vie !
XXI coûte quinze euros, il est en vente dans les librairies. La revue publie également un blog.
Du 9-3 au 9-2... On connaissait le Bondy Blog, voici le Neuilly Blog. En soi, c'est déjà intéressant. L'auteur principal, Idir Hocini, se donne pour règle d'utiliser la même méthode dans le ghetto des riches que dans le ghetto des pauvres. Il raconte, jour après jour, la vie quotidienne à Neuilly-sur-Seine. Il dresse le portrait de quelques habitants, et rapporte plein de détails glanés jour après jour, jusqu'au tag inattendu repéré dans un tunnel : "Sarko on t'aime" ! C'est bien vu.
Evidemment, depuis ce week-end, le Neuilly Blog est encore plus drôle. La comédie politique qui s'y déroule prend un relief particulier, car Idir Hocini trouve le moyen d'être là où il faut, quand il le faut. Par exemple, dimanche soir, devant le Bistrot Romain de l'avenue Charles de Gaulle réservé par Jean Sarkozy et ses amis, après deux jours de crise intense. Le journaliste du Neuilly Blog capte quelques confidences, quelques regards. La encore, c'est bien vu.
J'ai calculé : Plus que dix-sept jours avant le mois de mars. Plus que trente-sept jours avant le printemps. J'ai avancé les aiguilles. Pour vous, une des plus belles mélodies du monde, les Aguas de Março, dans plusieurs versions, plus ou moins récentes, plus ou moins lentes. Sur Deezer, hélas, je n'ai pas trouvé celle de Moustaki. Vous vous consolerez avec Antonio Carlos Jobim, Chico Buarque et Caetano Veloso ;-)
Comment vit-on en France, en province, quand on n'est ni riche ni pauvre ?
L'excellent reportage d'Anne Chemin, dans Le Monde, à la rencontre du couple Badin et de ses deux enfants, habitants du Calvados. Le revenu de ce ménage est de 3200 euros chaque mois. C'est exactement le revenu médian : la moitié de foyers similaires (un couple avec deux enfants) gagne plus, l'autre moitié gagne moins.
D'autres chiffres utiles, à côté de cet article. Comme l'écrit la journaliste, "l'échelle des revenus, en France, ne ressemble pas à l'idée que s'en font souvent les catégories les plus aisées".
La voix est grave, nonchalante, chaleureuse... Pierre Bouteiller, regretté sur France Inter, officie maintenant sur TSF, la radio du jazz. Il nous offre une programmation éclectique, thématique (l'amour, ce lundi !) en mélangeant avec jubilation les époques et les influences. L'émission s'appelle Si Bémol et Fadaises. Elle est diffusée en direct le matin à 9h. Si vous avez le mauvais goût de travailler à cette heure là, vous pouvez la podcaster.
Les mystères de la musique... Pour beaucoup, Katel reste une inconnue. Pourtant, elle est sacrément inspirée. A mi-chemin de la chanson poétique et du rock le plus sec, elle impressionne et elle touche. Je vous en ai déjà parlé l'an dernier.
Essayez de découvrir Katel cette année, elle est toujours en tournée.
