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  • : Mes engouements
  • : Je vous salue ! Ici, vous trouverez mes engouements, grands ou petits, éphémères ou durables. A vous de jouer, en laissant votre commentaire ou en m'écrivant directement (à l'adresse : engouements(arobase)yahoo.fr) A bientôt...
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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 19:12

Trop de gris, ces jours-ci. Une bonne raison supplémentaire de rire devant le merveilleux ministry of silly walks des Monty Python. Et si ça ne vous suffit pas, n'oubliez pas, sur Youtube, la chaîne spéciale créée par cette bande de dingues. Une vidéo récente permet d'écouter le fameux Always look on the bright of life dans une version... symphonique, réjouissante !


 


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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 18:44

 

Depuis que j'ai découvert Le nouvel amour, je guette chaque publication de Philippe Forest.

Je viens de finir son dernier roman, Le siècle des nuages, livre "ambitieux", comment disent les critiques quand ils ne savent pas bien quoi écrire. Entendez : long, dense, ciselé, mêlant grande histoire et petite histoire, un peu ennuyeux parfois. Philippe Forest met la barre haut. Son récit est à la fois l'épopée de l'aviation - les héros du ciel, Mermoz, Saint-Ex, etc - et l'histoire intime de son père, qui était lui-même pilote. Ces deux récits, historique et personnel, se croisent du début à la fin. Ils sont une seule et même histoire.


Si le roman m'a parfois ennuyé, c'est d'abord parce que les avions m'intéressent peu. C'est aussi parce que la pudeur du narrateur, quand il décrit son père, nous tient trop souvent à distance.


Pourtant, certains passages sont admirables, marquants. Le début et à la fin du livre notamment : 

 

Je le revois, lui, mon père, vieillissant, et ce qu'il disait parfois du naufrage d'avoir vécu. Il ne se plaignait pas. Il n'avait rien à regretter de sa vie, je crois. C'était autre chose. Au fond, il n'en revenait pas. Que tout soit allé si vite et se trouve désormais accompli. Qu'il y ait eu toute cette accumulation d'instants avant d'attendre la fin. Autour de lui, il cherchait quelqu'un qu'il puisse prendre à témoin de son étonnement. Et il n'y avait personne, bien sûr. Pas plus moi qu'un autre. Personne puisque l'expérience est chaque fois si singulière qu'on échoue soi-même à la comprendre et qu'il est du coup impossible de la communiquer, de la transmettre à quiconque. Au mieux, on laisse aux suivants un signe pour plus tard afin qu'ils s'en souviennent le jour où, après vous, leur vient la même surprise et qu'ils découvrent que, sur eux, le temps a son tout a passé et que, pas davantage que vous, ils ne trouvent désormais quelqu'un avec avec qui partager l'évidence de leur étonnement. Personne puisque ceux qui ont su sont morts et que les autres, pour eux, l'heure de savoir n'est pas encore arrivée.

 

Philippe Forest, Le siècle des nuages, Gallimard

 


 

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 18:22

Les morts sont à la mode.  

Jean Ferrat, qui n'en finit pas de vendre des disques.  

 Et Joe Dassin à qui une comédie musicale va rendre hommage, dans quelques jours, à Paris. Je sens déjà que ce spectacle et sa promotion dégoulinante vont me taper sur les nerfs. Le clip annonçant la comédie musicale est laid. Cette reprise du très beau "Il était une fois nous deux" est bruyante, épaisse. Vous ne l'entendrez pas sur ce blog. Sous prétexte que les chansons de Joe Dassin restent populaires, certains se croient obligés de les massacrer. Les mêmes ont fabriqué une image caricaturale du chanteur. Souvent, ils s'en tiennent aux Daltons ou Petit pain au chocolat. Ils sortent du placard les pantalons à pattes d'eph, et se mettent à sautiller comme devant les caméras de Maritie et Gilbert Carpentier. La profondeur de Joe Dassin est ailleurs, dans ces chansons plus sombres, souvent écrites par Pierre Delanoë et Claude Lemesle.

 

Connaissez-vous celle-ci ?

 

 


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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 11:15

Robert Bober a emprunté le titre de son nouveau livre au poète Pierre Reverdy. Ainsi est ce roman très autobiographique, chargé du souvenir des amis, des livres, des films, des quartiers de Paris. L'ombre de Perec, bien sûr, l'ami de Bober. Celles de Truffaut, d'Henri-Pierre Roché, de Franz Hessel, de Jules et Jim dont il faudra bien que je vous parle un de ces jours. La trace de Modiano, d'Henri Calet et de ses "grandes traversées".


Il est difficile de raconter le roman de Robert Bober, tant les lieux et les époques s'y mêlent. C'est un récit familial, d'abord. Bernard, le narrateur, vit dans les années 1960. Il dessine le souvenir des deux hommes qui ont aimé sa mère, Yankel et Leizer, tous deux juifs d'origine polonaise, et tous deux morts, pendant la guerre et juste après. Récit amical, évidemment, où le cinéma, la photo et la littérature jouent un grand rôle. Récit politique, encore : le présent du narrateur, c'est les années 1960, la guerre d'Algérie, et le souvenir de la Commune, au mur des fédérés. Là est sans doute le fil conducteur de ce livre : des hommes et des femmes se souviennent.

 

Certains passages sont poignants. Les traces de la Shoah et d'un monde englouti sont omniprésentes - je pense aux Disparus, de Mendelsohn. L'amour impossible est une plaie (vous lirez les rencontres déchirantes entre Bernard et Laura). Mais rien, dans le récit de Bober, n'est trop appuyé. Le romancier écrit avec délicatesse. De cette délicatesse, il tire une force. Il y puise aussi de grands éclats de rire. Certaines scènes sont très drôles. Ainsi, la description de Boubé, la grand-mère, lorsqu'elle va au cinéma avec Alex, le petit frère du narrateur :

 

"Comme elle avait près de cinquante ans lorsque juste avant la guerre elle était arrivée en France, elle avait décidé qu'il était trop tard pour qu'elle se mette à apprendre une nouvelle langue, et c'est toujours en yiddish qu'elle s'adressait à nous. Ce qui fait qu'Alex et moi comprenions le yiddish sans le parler et que pour Boubé c'était exactement l'inverse : comme nous lui répondions en français, elle avait fini par le comprendre sans savoir le parler. Pour lire, c'était pareil. Elle ne comprenait ce qu'elle lisait dans le journal qu'à condition de le lire à haute voix. C'est pourquoi, alors qu'un jour elle avait, à la demande de ma mère, emmené Alex au cinéma pour voir un western et étant tombée sur un film en version originale, elle n'avait pu s'empêcher, comme pour le journal, de lire les sous-titres à voix haute. Aussi les spectateurs avaient eu le curieux privilège d'entendre toutes les répliques de John Wayne avec l'accent yiddish. C'est dire dans quel état de fureur et de honte Alex était revenu à la maison en jurant que c'était bien la dernière fois qu'il mettait les pieds dans un cinéma en compagnie de Boubé".

 

Robert Bober, On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux, P.O.L

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 12:39

 

La crise économique a un visage, ou plutôt des visages. Des milliers, croisés dans la rue, aperçus à la télévision, bien plus parlants que les chiffres. A son tour, un réalisateur suisse, Jean-Stéphane Bron, donne chair à cette crise, avec précision et clarté. Il pose sa caméra aux Etats-Unis, à Cleveland, Ohio. Cette ville, symbole de l'industrie, a subi de plein fouet la crise des subprimes : vingt mille familles, incapables de rembourser leurs prêts immobiliers, ont été expulsées de leurs maisons, dans les quartiers est de la ville, les plus pauvres, le "ghetto des ghettos", selon un des protagonistes.


Cleveland contre Wall Street est une fiction nourrie de réalité. Tout est vrai : l'histoire, les témoignages. Les acteurs à l'écran ont réellement pris part à ce système de prêts que les banques ont accordés pendant des années. Seul le cadre est une fiction : le réalisateur imagine le procès qui opposera peut-être un jour la ville de Cleveland aux grands établissements de Wall Street. Devant un jury populaire, des témoins défilent à la barre- habitants, policier, courtier, banquier, etc. Ils sont interrogés par deux avocats. Le premier représente la ville, convaincue que Wall Street doit payer. Le second défend les établissements mis en cause. A la fin du film, le jury délibère. Il doit répondre à cette question : les banques sont-elles coupables ?

 



 

Cleveland contre Wall Street est un excellent film, pédagogique et jamais didactique. En donnant des visages aux protagonistes, en déroulant, sous nos yeux, quelques histoires individuelles, il dessine l'engrenage de l'endettement, et la somme de cupidités et de complicités qui a provoqué la crise. Sans pathos, il montre une ville meurtie, et la misère ajoutée sur les épaules de ceux qui étaient déjà, au départ, les plus pauvres. Si vous voulez en savoir plus, un site est également consacré au film.

 

 


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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 15:40

Martin Page a déjà publié plusieurs romans, mais je ne le découvre qu'aujourd'hui, avec ce récit mélancolico-surréaliste qui me plaît beaucoup.


Mathias, le narrateur de La disparition de Paris travaille à l'Hotel de ville. Il prépare les discours du maire. Doux, terne, son quotidien est soudain bouleversé par un fait divers : à Barbès, un policier blesse grièvement et gratuitement une femme africaine. A la demande du maire, Mathias rencontre la victime, Fata Okoumi. Sa vie en est transformée. La ville aussi.

 

Réaliste au départ, le roman de Martin Page glisse insensiblement vers d'autres horizons où la fantaisie, l'inimaginable, deviennent évidents. En cela, son récit me rappelle parfois les romans de David Foenkinos. Mais Martin Page s'en distingue par une douceur et une rêverie qui lui appartiennent. Sa description, par touches, de la capitale arpentée, est formidable. La disparition symbolique de Paris provoque une renaissance. Du narrateur et de la ville.

 

Martin Page, La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique, Editions de l'Olivier

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 12:34

Démêler le vrai du faux... Voilà ce à quoi s'applique le journaliste du Monde Nabil Wakim sur le blog Les décodeurs, présenté comme le "blog qui enquête avec les internautes". Une forme moderne et intelligente de journalisme : dans le brouhaha des déclarations politiques contradictoires  - souvent erronées, parfois mensongères -, les internautes sont incités à apporter leur éclairage, de manière précise et en s'appuyant sur des sources sérieuses. Le journaliste garde son rôle : il examine, trie, compile et fait la synthèse de manière claire, pour ce que j'en ai vu. Les derniers sujets traités suivent les controverses les plus récentes : "Hortefeux jongle avec les chiffres des policiers et des gendarmes" ou encore "Sécurité et nationalité : les inventions d'été de l'UMP".

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 21:44

Au XIXème siècle, j'aurais sans doute dévoré les romans feuilletons des grands quotidiens. Ainsi est L'ombre du vent, le roman de l'espagnol Carlos Ruiz Zafon, avalé d'une traite il y a quelques jours : foisonnant, exubérant, palpitant, rocambolesque.

 

L'intrigue se noue à Barcelone, sous Franco, après la guerre. Un jeune homme, Daniel Sempere, pénètre un jour dans le cimetière des livres oubliés. Il y "adopte" un livre et tente de retrouver la trace de son auteur, le mystérieux Julian Carax. Cette quête l'entraîne dans un tourbillon.

 

Le roman de Zafon a les défauts de ses qualités. Il est excessif, désordonné et plein d'invraisemblances. Le style, un peu précieux, n'évite pas la facilité. L'écrivain espagnol exagère, force le trait, il allonge la sauce. Mais le souffle est là : les personnages ont une belle consistance. Fermin, par exemple, l'ami de Daniel Sempere, est un mélange réussi de Don Quichotte, de matamore, de vieux mousquetaire et de Cyrano de Bergerac.

 

La terreur de la dictature franquiste jalonne le récit. Cette référence constante donne une force supplémentaire à L'ombre du vent.


 

L'ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon, Le livre de poche.

 

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 12:05

Un arbre, encore un. Jean-Paul Kauffmann, dont je vous parlais l'autre jour, l'aimerait-il ? Sans doute. Loin des Landes, cet arbre, pourtant. En Australie, où la réalisatrice du magnifique Depuis qu'Otar est parti situe son nouveau film. Charlotte Gainsbourg incarne une jeune mère de famille dont le mari meurt brutalement. Elle se retrouve seule, avec ses enfants... et un arbre.

 



 

Ce second long-métrage est différent du premier. Moins riche, sans doute, moins ambigu. Plus hollywoodien, avec son scénario impeccable, trop carré et un poil trop attendu selon certains. Mais ça marche. L'histoire est belle et Julie Bertuccelli capte au plus juste le soleil et la nuit de l'Australie, la splendeur et la violence de la nature. Sans pathos, avec intelligence, sa caméra suit au plus près les acteurs : Charlotte Gainsbourg et la petite Morgana Davies, notamment.

 

Bientôt, au cinéma, un film dont je vous ai parlé déjà : Des hommes et des dieux, également présenté à Cannes. Et en attendant, si vous passez par Paris, d'autres images justes : l'exposition consacrée à Willy Ronis ferme bientôt ses portes.

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 21:35

Je découvre et j'aime ce récit que Jean-Paul Kauffmann a publié il y a trois ans. C'est l'histoire d'un ancien otage et d'une maison au milieu de la forêt, dans les Landes. Le narrateur est rentré en France après une longue captivité au Liban. Il découvre cette maison qu'il achète aussitôt. Le lieu est isolé, envoûtant. Dans cette maison du retour - à la nature, à la vie, à la liberté sauvage, l'ancien otage se découvre tel qu'il est devenu.

 

"Je suis assis face aux deux platanes monumentaux. Lapouyade m'a assuré qu'ils sont âgés d'au moins cent cinquante ans. Jamais élaguée, dégagée de toute entrave, leur ramure s'est déployée impétueusement vers le ciel. Les branches à la cime ont fini par s'emmêler. Couturé par le temps, le tronc des deux arbres se désquame par plaques, laissant apparaître l'épiderme jaune. Par endroits, il ondule comme le pli de la peau. Plus que jamais, les deux piliers ressemblent à des pattes d'éléphant, la base avec les racines dévidées en éventail imitant parfaitement la semelle garnie d'ongles. Dépouillés de leurs feuilles, les deux platanes n'en dégagent pas moins une puissance prodigieuse. Ils se tiennent en sentinelle devant la maison. Mes deux compagnons devinent la période de convalescence que je vis. Avec bienveillance, ils me regardent reprendre des forces. Ils me considèrent comme un être presque normal, non comme un égrotant qui ne pourra jamais se remettre du mal qui l'a frappé"


 

Jean-Paul Kauffmann, La maison du retour, Folio.

 


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